La création contemporaine à Royan

De 1964 à 1977, Royan a choisi la voie de la création artistique contemporaine, remportant le temps d’une semaine annuelle l’attention du milieu musical français et international, de la R.T.F., des médias, du public ; avec le soutien d’André Malraux et de son Ministère. De Xenakis à Messiaen, en passant par Boulez, Cage, Méfano, Stockhausen, Berio, Ferrari, Parmegiani et tant d’autres, nombre de compositeurs, mais aussi d’interprètes, danseurs et chorégraphes ont fait du Festival International d’Art Contemporain de Royan, et ce durant quatorze années, l’un des principaux lieux au monde en matière de création musicale.

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© Souchard (Ville de Royan)

Outre le Casino municipal qui a accueilli la plupart des concerts et manifestations, l’église Notre-Dame, tout juste reconstruite au sortir de la guerre par l’architecte Guillaume Gillet et que rien ne prédisposait à une fonction musicale, a constitué un haut lieu de création du Festival, marquant l’histoire d’événements qui font date.

À la manière d’un Messiaen dont le concours de piano propulsera bien des talents (Michel Béroff pour n’en citer qu’un, et pas des moindres !), l’idée d’un concours de composition, dans un tel lieu, n’est donc pas tout à fait le fruit du hasard.

Et si l’ensemble Ars Nova s’est produit dans trois éditions du Festival sous la baguette de son fondateur et compositeur Marius Constant, ne serait-ce pas un juste retour aux sources que de confier les nécessaires créations du concours à cette formation instrumentale, comme une sorte de da capo, plus qu’une coda ? Quarante-cinq ans après, l’orgue Boisseau, fraîchement rénové, est prêt à faire vibrer de nouveau son écrin de béton aux sons de la création musicale de notre temps.

Emmanuelle Piaud titulaire de l’instrument et l’association des amis des orgues de Notre-Dame de Royan (ADOR), après avoir créé dès 2020 une saison de concerts baptisée ROYAN-ORGUES, souhaitent que cet instrument continue à inspirer les compositeurs et soutienne la création contemporaine.

Ce défi nécessite d’être conduit par un chef d’orchestre ouvert et talentueux, à même de fédérer et de partager sa passion de la création contemporaine avec le public.

Jérôme Pillement, chef d’orchestre du Festival Un Violon sur le Sable, qui dirigea entre autres la création de l’opéra Teresa d’un certain… Marius Constant (!) conduira l’ensemble instrumental du concours.

@ Jérôme Pillement

Le grand orgue Boisseau de Notre-Dame

Le grand orgue de l’église Notre-Dame de Royan construit de 1962 à 1964 puis complété et achevé de 1964 à 1984 est sans aucun doute le chef d’œuvre du facteur d’orgue Robert Boisseau.

Classé monument historique en janvier 2006, premier instrument construit au XX e siècle à partir de critères fondamentaux de la facture d’orgue classique, il est l’un des déclencheurs d’un tournant esthétique, témoin du renouveau de la facture d’orgue en France.

Instrument le plus important du département de la Charente Maritime, il est considéré comme l’un des plus beaux orgues de France.

En 1964 l’instrument participe à la première édition de ce qui deviendra le Festival International d’Art Contemporain, ce qui contribuera en grande partie à sa renommée.

Après une importante restauration effectué par l’atelier de facture d’orgues « Béthines les orgues » (Jean-Baptiste Boisseau et Jean-Marie Gaborit) de 2014 à 2018, il retrouve toute sa place d’instrument phare de la vie culturelle locale. Il est joué depuis 2019 par beaucoup de concertistes parmi lesquels Thierry Escaich, François Espinasse, Sophie Véronique Cauchefer-Choplin, Yves Castagnet, Jean-Pierre Leguay, etc… Tous louent la qualité de la restauration et le grand potentiel d’un tel instrument dans le paysage culturel contemporain.

© Stéfanie Molter – ensemble Ars Nova